Le fondateur de l'Atelier de l'Arbre

William Moore

Je suis fils de forestier. Mon père était technicien à la Forestry Commission (ONF) en Grande-Bretagne, chargé de l’entraînement aux techniques sylvicoles. Ma mère aimait la biologie, nous avons passé bien du temps à étudier les sciences de la nature lors de mon enfance. Un bon contexte pour être dirigé vers l’arbre. À l’âge de 9 ans je me souviens d’être allé dans l’atelier de mon père, d’y avoir pris une hache bien aiguisée, et puis je suis allé au fond de notre jardin près de ma cabane en haut d’un vieux sureau. J’ai commencé à donner des coups de hache au pied d’un sycomore. La sève a commencé à couler. En larmes je suis allé à la maison chercher la trousse de premiers secours et j’ai mis un beau pansement sur les plaies. Les bandages ne collaient pas à cause de la sève.

Plus tard, je suis allé au Collège de Pocklington Grammar (500 garçons et deux filles !). J’ai eu la chance de tomber sur un professeur de biologie génial, Robert Peel, qui a stimulé ma curiosité. Je peux encore faire référence à ses cours.
Je suis allé ensuite à la faculté de Bangor, dans le nord du Pays de Galles, pour devenir ingénieur forestier. J’ai été un peu déçu, quelque part l’arbre avait été oublié ; Nous avons appris la gestion de la forêt, comment maximiser les bénéfices de l’investissement, etc. Il y avait bien de bons profs, Patte Denne en bio et j’ai aussi pu connaître le professeur Roche, un expert dans les problèmes de déforestation tropicale, mais dans l’ensemble je suis resté sur ma faim.

J’ai travaillé ensuite en tant qu’ingénieur-chercheur comme fonctionnaire au sein de la Forestry Commission, et j’ai travaillé sur un projet de recherche sur les haies et les boisements privés en Grande-Bretagne. J’ai quitté ce poste en 1980 pour partir à l’aventure en France, et j’ai créé une entreprise d’élagage et de soins aux arbres (chirurgie arboricole écrit fièrement sur ma fourgonnette 2 CV) en Dordogne. Mon père m’avait appris comment grimper et élaguer.

C’est en 1984 que j’ai commencé à lire les travaux d’Alex Shigo, je trouvais enfin de la recherche scientifique et pragmatique sur la biologie de l’arbre avec des applications pratiques. Je suis donc allé à la source, aux États-Unis, et j’ai pu passer pas mal de temps à disséquer des arbres et regarder dans un microscope ; Le Dr Alex Shigo était, comme beaucoup de grands chercheurs que j’ai rencontré depuis, un pédagogue de première qualité. En 1989, il m’a été proposé de donner des cours à Paris 7 (Jussieu), d’où la naissance du premier atelier « Voyage au Centre de l’Arbre », la passion de la découverte.

Mais ce n’était pas suffisant, il restait bien des questions sans réponses, d’où mon initiative de créer de nouveaux ateliers sur différentes thématiques, toujours en allant à la source. J’ai fait intervenir le professeur Claus Mattheck et les docteurs Garry Watson et Dr Francis Shwarze, puis les chercheurs français de l’équipe de Pierre Cruiziat, « les Piafs de Clermont Ferrand », qui travaillent sur la physiologie de l’arbre, puis l’équipe du Cirad à Montpellier qui travaille sur l’architecture de l’arbre, mondialement reconnue et née des travaux de Francis Hallé et de Roleof Oldeman, et l’équipe de Thierry Fourcaud de l’INRA de Pierroton de Bordeaux (biomécanique), puis d’autres passionnés tels que Ted Green et Jill Butler d’English Nature et des professionnels tels que l’expert Anglais Roy Finch et Mike Ellison ou des pathologistes réputés tels que David Rose, Pierre Aversenq.

Petit à petit les choses ont commencé à prendre forme. L’arbre est un système générateur, les animaux sont des systèmes régénérateurs. Au revoir les anthropomorphismes qui ont mené à la chirurgie des arbres, aux pansements, aux stérilisations, aux coupes à ras du tronc, aux mutilations, au revoir l’abattage des arbres creux, la fertilisation, les arrosages intégrés… (la liste est longue). Bienvenue à la nouvelle biologie de l’arbre dans laquelle les traitements et la gestion sont basés sur des principes scientifiques.

Mon ami Pierre Cruiziat m’a dit qu’il y a encore énormément de choses qu’on ne connaît pas chez l’arbre, on le sait, et c’est pour cela que c’est passionnant, mais quel progrès, quel bond en avant dans la connaissance de l’arbre au cours des 30 dernières années. Bien sûr en science plus on comprend, moins on comprend : chaque porte qui s’ouvre débouche sur une multitude d’autres portes fermées. Néanmoins, quand je me promène dans le jardin public de Bordeaux, je vois l’espace vert moderne où l’arbre trouve sa place (merci Gaétan, connaître c’est une chose, le mettre en application c’est une autre bataille !), quand je vois un espace où la science, le bon sens et l’expérience sont réunis, c’est une vraie joie. Nous sommes passés du Moyen-Âge, où la dissection du corps humain était interdite, à l’âge moderne où les personnes qui s’occupent des arbres cherchent à les comprendre avant tout.

William Moore.

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